Le Laboratoire d’art et de recherche décoloniaux (LabARD) a été fondé en 2021 à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et est la première équipe de recherche et de recherche-création francophone universitaire dédiée aux approches décoloniales au Québec. Notre groupe est composé de professionnel.le.s des domaines artistiques, scientifiques, culturels et pédagogiques qui ont contribué à l’ouverture de ce champ au cours des dernières années. Ensemble, nous avons réalisé collectivement plusieurs travaux préliminaires pour amorcer le développement d’approches méthodologiques décoloniales. Notre objectif est de contribuer au développement des connaissances artistiques et scientifiques qui ne s’inscrivent pas dans les structures de pensée dominantes en Occident et d’introduire ces théories et pratiques peu connues dans le champ de la recherche québécoise et francophone. En nous appuyant sur les expertises des membres de notre équipe, nous souhaitons favoriser l’émergence d’un nouveau champ d’investigation transdisciplinaire sur la décolonialité des savoirs au Québec. Notre programmation se divise en trois axes qui sont :
L’axe 1, Décentrement du champ culturel, analyse les processus coloniaux dans les champs esthétique, culturel et scientifique. Il adopte une approche novatrice sur le fonctionnement de la production artistique et intellectuelle depuis les marges. Cet axe vise à interroger les normes eurocentriques qui structurent la production artistique et culturelle, les modes de dépendance avec les Nords dans le processus créateur, les conditions de production et de circulation des œuvres d’artistes et de chercheur.e.s des Suds et les processus d’exclusion.
L’axe 2, Exploration des approches esthétiques décoloniales, vise à constituer un corpus d’œuvres en arts numériques et participatifs utilisant des approches méthodologiques et esthétiques décoloniales. Les arts numériques et participatifs sont des moyens critiques pour comprendre la colonialité esthétique en catalysant les forces économiques, technologiques, sociales et scientifiques à l’œuvre dans la matrice coloniale. De ce fait, ces domaines offrent un terrain privilégié aux artistes et chercheur.e.s décoloniaux pour explorer les dimensions culturelles, esthétiques et sociales décoloniales.
L’axe 3, Développement d’une résistance-résilience épistémologique, crée des outils pédagogiques mobilisant les connaissances produites par les projets du LabARD. Ancrée dans les valeurs de justice sociale et de solidarités plurielles, cet axe vise à favoriser une éducation transformatoire et émancipatoire. Cet axe de recherche et de recherche-création repose sur le dialogue entre une dimension épistémologique critique, qui remet en question les savoirs toxiques, et une dimension pédagogique critique, qui favorise l’accompagnement mutuel des personnes opprimées dans une perspective décoloniale.